Le phénomène street food dépasse les frontières et existe déjà aux quatre coins du monde depuis longtemps. La street food peut d'ailleurs être considérée comme la vitrine de la culture culinaire d’un pays : en passant des fish & chips anglais, aux hot-dogs américains, les tortillas mexicains, le bou-bun à Bangkok ou le fameux jambon-beurre français.
Le street food est une tendance qui va par ailleurs s’installer dans la durée, car il correspond à l’évolution des modes de vie. Nos habitudes de consommation sont de véritables reflets de la société actuelle. Le temps devient une denrée rare, les esprits deviennent nomades et le repas n’est plus nécessairement pris à table, à une heure fixe (voir article "l’ascension fulgurante du hamburger").
La street food, aussi appelée restauration rapide ou convienence food, est souvent à tort associée à une nourriture de mauvaise qualité. De nouvelles appellations comme "vente au comptoir" ou "snacking" voient le jour, afin de se débarrasser de la réputation réducteur de malbouffe. La palette proposée est en effet bien plus vaste: bar à soupes, sushis, salades, pâtes en box, les wraps ou bagels et j’en passe…
La tendance prend une telle ampleur, que la street food se déplace maintenant carrément dans la rue. Les food trucks, venus tout droit des Etats-Unis, débarquent en force !! Et on ne parle pas d’une simple camionnette de pizza garée sur le parking du supermarché. Non, les food trucks ont subit de véritables liftings gastronomiques et proposent une expérience gustative. Egalement appelé gourmet food trucks, ils proposent des mets de qualité avec des aliments frais, cuisinés sur place et une touche particulière du Chef. A Paris, « Le camion qui fume » est installé depuis seulement quelques mois et avec en moyenne 1h30 d’attente, est un véritable succès. Monoprix a flairé le bon filon et se lance également dans les food trucks, en proposant dans les mois à venir le concept Monop’street, "une roulotte destinée à la vente de produits de petite restauration dans les rues de Paris", comme indique Stratégies.
Les grands chefs suivent bien entendu également le mouvement. Le chef espagnol précurseur Ferran Adrià lançait il y a presque huit ans, un fast-food avec entre autres des sandwichs jambon pata negra (le must). Le chef puriste Marc Veyrat a crée un concept européen de fast-food bio et l’entreprenant chef Thierry Marx a même crée une école street food. Sa vision de la street food est d’ailleurs des plus optimistes: "Je ne critique pas la cuisine assez élitiste que je pratique aujourd’hui (le couvert moyen doit être à 160 euros). Mais je suis encore plus passionné par l’avenir culinaire de l’humanité. Repérer les meilleures cuisines de rue et les réinjecter chez nous et ailleurs, avec le sens du petit artisanat et un vrai savoir faire, me semble une tâche essentielle. Sinon, dans quelques années, nous serons inondés de bouffe industrielle, et nous perdrons tout : la santé, le savoir faire et, pire encore, le goût !".
D'après l'étude “Le marché du convenience food à l’horizon 2013 (sandwiches, salades, box) – Perspectives de croissance, positionnement concurrentiel et axes de développement des industriels et des distributeurs”, publiée par Xerfi, la forte période de croissance du marché est désormais révolue, mais certains segments sont encore en pleine croissance, dont les box. Comme la concurrence est rude, les enseignes et les concepts rivalisent d’imagination. Certains sophistiquent leurs recettes ou les réalisent avec des grands chefs, d’autres adaptent les emballages ou certains se positionnent sur les marchés de niche (comme des sandwichs halal ou des snacks chauds). La politique de diversification ouvre également l'appétit des plus grands et passe par des rachats ou des participations majoritaires dans les entreprises.
Comment se dessine le futur de la street food ? Pour Rémy Lucas, de l'agence conseil Cate Marketing, trois tendances devraient se dégager dans les années à venir : le "snackable" (pour manger vite, simple, nomade, dense), le "right snack" (pour manger raisonné vis-à-vis de sa santé, de son budget, de la planète) et le "snackissime" pour manger beau et bon.
Hello! Mais qui attends debout pendant 1h30 pour un burger?
RépondreSupprimerHello hello, alors il paraît que c'est vraiment très bon et que la chef en vaut le détour, en plus c'est un concept dans l'air du temps. Et en effet attendre 1h30 peut paraître long, mais c'est le summum de la gourmandise :-)
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